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extrait



Au moment d’atteler, tout se fait sans problème, une motoneige est à disposition pour nous retenir jusqu’à la banderole, rien ne peut nous arriver, on y va.


Au fil des concurrents, on avance vers la fameuse banderole jaune du départ. Je dis à Bill, avec moi sur le traîneau, que rien que pour ce moment ça en valait la peine. Il me conseille de rester calme, et me répète que j’ai un bon team qui va me donner du fun. Il ne s’est pas trompé.


Il doit y avoir 1000 ou 2000 personnes mais j’en vois 100’000 !


Avant nous le numéro 18, c’est MIKE ELLIS. Les deux teams de Sibériens au même moment, c’est cool. Derrière, SONNY LINDER, premier vainqueur de la Quest en 1983. Il revient aux affaires, c’est cool aussi.


Le départ de la Quest est un moment extrêmement fort, durant lequel j’étais concentré au maximum. La procédure de départ prend 2 à 3 heures et représente un instant crucial de la course.


Il ne faut rien oublier et cela me stresse, car un seul objet manquant au départ risque de compromettre la course toute entière. Des officiels contrôlent que le matériel obligatoire soit bien à bord du traîneau, des juges de course observent les concurrents au départ et sur chaque point de contrôle. Tout cela est particulièrement stressant, malgré les années d’expérience. Quel que soit le départ, mon état de tension est très fort, et pourtant chaque fois différent. Pour cette course, je me sens malgré tout très calme. Dans le flou, je distingue un public très nombreux. Je ne vois clairement que mes chiens et mes handlers. J’entends très peu la foule qui manifeste et encourage les mushers.


Tous les participants sont très fiers d’être là, sur cette ligne de départ. On profite de l’instant présent tout en sachant que quitter Faifbanks avec les chiens frais et dispos n’est de loin pas le plus compliqué sur la Quest.


C’est à nous : les chiens font le show, ils hurlent, tirent sur les tuglines et essaient d’arracher le traîneau avant l’heure. On me dit que je peux aller voir les chiens, il me reste 2 minutes. Je remonte la ligne et me mets à genoux avec Focus et Juhani pour la photo. Je sens qu’ils ne doutent plus, ils sont là pour courir, ils sont plus que prêts, c’est le moment. Focus me lance un regard significatif, comme à chaque départ de grande course:ça va aller, on est prêt, t’inquiète pas ; gère derrière, moi je m’occupe de l’avant. Ce regard me rassure, je sais qu’il va assurer ce premier souci de départ.


11h37, je regagne le traîneau en caressant chaque chien. 60 secondes pour revoir ma vie entière de musher. Comme d’habitude, je ne vois plus que mes 14 chiens.

11h38, ils font un départ de rêve, comme pour annoncer la couleur. Les appareils photos crépitent, la foule nous encourage c’est festif.


Ce qui me frappe, c’est qu’il y a des gens sur les 20 premiers km, et que tous nous souhaitent bonne chance. Là je réalise que ce ne sera pas facile. Si on souhaite bonne chance, c’est qu’il faut en avoir pour aller loin, je le prends comme ça. Les gens font des barbecues et offrent des hot dogs et autre nourriture aux mushers. Je sens le public admiratif des mushers ; il est connaisseur et sait ce que courir la Quest représente.


On a fait un départ de cinéma !







 



  

Pierre-Antoine Héritier, musher