[creation site web] [logiciel creation site] [creation site internet] []
[Accueil]
[Page 5]
[Page 5]
[Page 2]
[Page 6]
[Page 3]
[Page 11]
[Page 37]
[Page 1]
[Page 1]
[Page 1]
[Page 1]
[Page 3]
[Page 53]
[Page 53]
[Page 53]
[Page 53]
[Page 53]
[Page 59]
[Page 61]
[Page 61]
[Page 80]
[Page 61]
[Page 80]
[Page 54]
[Page 54]
[Page 54]
[Page 54]
[Page 54]
[Page 8]
[Page 16]
[Page 12]
[Page 12]
[Page 31]
[Page 9]
[Page 9]
[Page 9]
[Page 9]
[Page 97]
[Page 63]
[Page 2]
[Page 16]
[Accueil]
[Page 84]
[Page 61]

Newsletter du jour d’après.


Voilà. C’est fait. Ca y est. On y est, à Whitehorse, Canada. Après Fairbanks, Dawson, nous voilà à Whitehorse. Fin du trip. Fin du voyage.


Depuis 6 mois, je me suis consacré à cette course en priorité. Toute l’équipe du team a énormément travaillé. Chacun a apporté sa participation pour nous amener dans de bonnes conditions au départ de la course d’abord, puis jusqu’à l’arrivée.

Aussi bien au long de la préparation que durant la course, votre soutien à tous, famille, sponsors, amis, média, nous a poussés à aller toujours de l’avant, même dans les moments difficiles. Se sentir soutenu est indispensable dans ce genre de course.


A Pelly, nous avons passé du temps au check point pour laisser les chiens récupérer. Après discussion avec Christine et Mélanie, j’ai passé un après-midi à changer les idées aux chiens, à les nourrir, les promener pour les détendre.

Le problème avec les chiens qui courent cette course pour la première fois est qu’ils ne savent pas où ils vont. Ils ont donc tendance à se décourager de ne pas voir la fin. Moralement, c’est difficile. Dans de nombreux autres teams, les chiens, ou du moins une partie des chiens, ont déjà couru sur la Quest et connaissent la piste. Ils savent où ils vont et aussi où ils en sont, et dosent leur effort.

A Pelly, les chiens ont décidé de prolonger la pause. Normalement, ça ne doit pas arriver en course, mais pour moi, ça fait partie des risques. On avait fait une course parfaite jusque là. On avait accompli une performance que je n’aurais jamais imaginée au début de course. Au vu de tout ça, j’ai décidé de leur laisser un maximum de pause et de perdre quelques places au général. Mais être 16ème ou 17ème n’était pas mon but premier. Se concentrer sur le but principal devenait indispensable.


Après un très long arrêt – remarqué par tous – nous reprenons la piste avec des chiens neufs. On avale le trail entre Pelly et Carmacks en 8h30 pour 115km. Bonne vitesse, et trail facile. A Carmacks, on fait une longue pause et on repart pour Breaburn, 125 km plus loin.


Tous les officiels et autres nous ont dit que la piste est super easy depuis Dawson. Mais en fait, chaque run est difficile : avec des collines, des montées, des descentes, des passages en glace, pas un mile n’aura été super facile.


A Breaburn, je fête mon anniversaire, et je reprends la piste en soirée pour profiter de la fraîcheur de la nuit.

Ce dernier run est spécial, vous pouvez vous en douter. Départ vraiment tranquille, puis les chiens m’offrent un récital, ils doivent sentir l’écurie.

12 heures de traîneau derrière, des chiens formidables, fantastiques, incroyables, et pour entrer dans les tabelles de la Quest, c’est un run fou durant lequel j’ai le temps de voir l’arrivée se rapprocher petit à petit, mais sûrement. Au fil des kilomètres, je vois les lumières de la ville devenir toujours plus fortes.

Cette ligne d’arrivée, visualisée depuis des mois, va devenir réalité, et l’émotion me submerge. Une fois, deux fois, plusieurs autres fois encore, je n’ai pas pu compter. Les derniers moments avant l’arrivée sont aussi les derniers que je vais passer en huis clos avec mes chiens, et quelque part, ça me brise le cœur de quitter ces moments privilégiés.


C’est un sentiment difficile à expliquer, mais plus la course a été dure et longue, plus elle rapproche le musher de ses chiens, et la ligne d’arrivée va briser ce rapprochement, car d’autres personnes vont entrer en contact avec les chiens et quelque part opérer une séparation destabilisante.


Aussi, au passage de la ligne d’arrivée, je n’ai plus de larmes, elles sont toutes restées sur le trail, et je prends cette arrivée comme un nouveau check point. Les chiens aussi. Comme si on ne voulait pas y croire. C’est de toute façon difficile à réaliser, je suis sonné, content, et un peu heureux quand même.


Les chiens sont en forme. Ils font un peu le show, ils ont un grand succès auprès du public. Ils sont des Sibériens fiers, rebelles. Ils l’ont prouvé à Pelly. On reste longtemps sous la banderole jaune à discuter, boire du café offert par la Quest, faire des photos et profiter du moment.


So we are Quest finishers. C’est indéfinissable. On l’a fait. Le pari était énorme. Tout le monde était sûr qu’on allait réussir, sauf moi je pense.


Quelques heures après l’arrivée, nous installons les champions chez Marcelle Fressineau pour une pause bien méritée. Ils resteront ici jusqu’au moment de prendre l’avion.

Christine et Mélanie ne peuvent que constater qu’ils sont en pleine forme et sans gros problème. Repos, nourriture, soleil, et deux vétérinaires pour eux, je pense que ça va aller. Je lâche le team difficilement, mais je lâche, ils sont entre de bonnes mains.


We are Quest finishers. Je dois me le rappeler continuellement. Un des juges m’a dit : « Maintenant, tu es Quest finisher pour le restant de ta vie. ». Je lui ai dit que je pensais vivre longtemps pour profiter de ce statut…


Trois chiens prennent le chemin de la retraite sportive. Focus m’a amené partout. 4 Odyssées, 4 Femund, 4 Polar Distans, 1 Finnmarks 1000 et 1 Quest. Ce chien est phénoménal. Finir une Quest à 8 ans en lead en sauvant plusieurs situations critiques est une belle fin de carrière, c’est celle que je voulais pour lui.

Focus a été le moteur de toutes mes courses. Il a été un leader d’exception respecté par les autres chiens du team pour son expérience. Une assurance vie dans les tempêtes norvégiennes. Et mon talisman aussi.

Fidzi, frère de Focus, a été de toutes mes aventures. Un peu en retrait par rapport à son frère, mais extraordinaire. Moins démonstratif, mais tout autant efficace. La même carrière que son frère au niveau des courses, et donc simplement exceptionnel…

Bond n’a pas couru la Quest, mais y a grandement contribué par ses entraînements. Bond est un super wheel. Il est avec moi depuis 2005. Il est le champion incontesté du jeu « boule ! ». Les autres chiens le respectent pour tout ça et pour ses années de métier. Il est resté joueur avec un gros palmarès de courses terminées à son actif.

Les trois ont plus de 8 ans, ils resteront actifs sans courir trop pour rester en forme quand même.


Merci à Anne-Sy et aux enfants. Sans leur soutien et le vote, tout ça n’aurait pas été possible. Ca commence à faire long maintenant, il faut rentrer.


Merci à tous de nous avoir suivis et poussés vers Whitehorse.


Pierre-Antoine Héritier, Quest finisher…………


  

Newsletter du jour d'après

  

Daily news - the last one

Pierre-Antoine Héritier, musher