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Un vigneron valaisan au départ de la mythique Yukon Quest

Pierre-Alain Cornaz


Fin octobre, le Valaisan Pierre-Antoine Héritier s’envolera pour le Canada avec ses chiens huskies pour préparer la Yukon Quest, célèbre course de chiens de traîneau.

Sur les hauts de Savièse (VS), les promeneurs jouissent d’un panorama grandiose. Mais, certains jours, les sentiers réservent de drôles de surprises quand déboule, à grande vitesse, un surprenant équipage: un quad emmené par une dizaine de chiens lancés au grand galop. C’est Pierre-Antoine Héritier qui a repris l’entraînement estival avec ses huskies de Sibérie.

Nouveau défi

Vigneron à Savièse, Pierre-Antoine est depuis longtemps un mordu de huskies, ce chien au regard «bleu glacier». Il possède un élevage de renom et participe chaque hiver à d’importantes courses de chiens de traîneau comme la Grande Odyssée en France, la Femundlopet en Suède ou la Finnmarkslopet en Norvège. En février prochain, c’est un nouveau défi qui l’attend: la Yukon Quest à laquelle il participera pour la première fois. «J’entraîne régulièrement vingt chiens. Dix-huit seront du voyage et quatorze prendront le départ de la course. Durant l’épreuve, on ne peut pas remplacer un chien blessé ou malade. Celui-ci est pris en charge à l’un des huit points de contrôle prévus le long du parcours. Pour finir la course, il faut disposer encore de six chiens au moins.» Dès fin octobre, Pierre-Antoine Héritier partira pour le Canada. Une petite équipe de cinq personnes, dont deux vétérinaires, le rejoindra plus tard. Elle sera à pied d’œuvre pour l’assister aux étapes.

Un «rookie» en Alaska

Son team de chiens compte une majorité de mâles. «Les femelles sont aussi très résistantes mais, lors d’une course, lorsqu’elles sont en chaleur, cela devient difficile, voire impossible à gérer», explique le musher, c’est-à-dire le conducteur du traîneau. Les chiens sont attelés par paires. Et même si certains couples s’entendent bien, Pierre-Antoine s’efforce de panacher régulièrement pour qu’ils ne s’habituent pas trop l’un à l’autre. «Sans quoi, en cas de blessure ou de maladie, cela peut provoquer du stress pour un chien d’avoir tout à coup un nouveau voisin.» Bien gérer un équipage est l’une des clés du succès. «Si on les laisse aller, les chiens peuvent courir très longtemps, jusqu’à treize heures d’affilée. Mais cela se fait ensuite au détriment de leur temps de récupération et de leur alimentation. Alors, tout l’art du conducteur est de bien évaluer le degré de forme de ses protégés, de savoir jusqu’où il peut aller. Seule l’expérience l’apprend.»

Et de l’expérience, Pierre-Antoine en a déjà emmagasiné beaucoup et par des conditions météo parfois épouvantables, dans les courses en Scandinavie par exemple. N’empêche: à la Yukon Quest, il sera considéré comme un simple «rookie», autrement dit un novice de l’épreuve. Cela le stimule plutôt, même s’il voue à la course un profond respect. Car il sait que le froid, le vent et la fatigue seront ses plus fidèles compagnons. La température peut descendre jusqu’à -60 degrés. «Les chiens la supportent mais cela occasionne une plus grande dépense d’énergie. Il faut alors la compenser d’une manière ou d’une autre par l’alimentation ou le repos. Pour eux, un froid de - 20 à - 25 degrés est idéal.» Et le conducteur? Il se prépare mentalement à affronter les rigueurs de l’hiver canadien. «Après deux jours de course, on ne sait plus comment on s’appelle. Lors de certaines épreuves, il m’est arrivé d’avoir des hallucinations. Je voyais apparaître des stations-service ou des ponts. Instinctivement, je baissais la tête pour passer dessous…»

 

Pierre-Alain Cornaz


Fin octobre, le Valaisan Pierre-Antoine Héritier s’envolera pour le Canada avec ses chiens huskies pour préparer la Yukon Quest, célèbre course de chiens de traîneau.

La Yukon Quest relie Fairbanks à Whitehorse, dans la province du Nord canadien. Elle réunit une trentaine d’attelages. Les meilleurs couvriront en dix jours (si tout va bien) les 1600 kilomètres du parcours. «La course se joue pour moitié sur la piste et pour moitié sur le repos et la récupération des chiens», souligne Pierre-Antoine Héritier.

Huit postes de contrôle sont prévus. C’est là que sera entreposée la nourriture pour les canidés. C’est là aussi que les vingt-huit vétérinaires engagés pour l’épreuve évalueront soigneusement l’état de santé des animaux. La tactique utilisée en course dépend de nombreux paramètres comme la météo, l’état de la piste, la condition des bêtes.

Le parcours est balisé et les concurrents n’ont pas droit au GPS. Vu la latitude très septentrionale, une bonne partie de la course se fera de nuit. Ce qui n’est pas forcément un handicap aux yeux du musher valaisan: «La lumière de la lampe frontale capte assez loin les réflecteurs placés sur les balises.»

www.teamheritier.com

Terre et Nature, 3 septembre 2009

En préparant la Yukon Quest...

Presse 2009

Pierre-Antoine Héritier, musher